L’empire, c’est leste

Vous pourrez lire dans le numéro 16 du Visage vert, à paraître en juin 2009, quelques-uns des contes fantastiques de l’écrivain chinois Yuan Mei (1716-1798), traduits et présentés par Pierre Kaser et Solange Cruveillé. En attendant, pourquoi ne pas garnir de façon inattendue le bas de certains de vos amis et parents en leur offrant Le moine Mèche-de-Lampe et Galantes chroniques de renardes enjôleuses, deux courts romans fantastiques de l’époque des Qing (les auteurs ne sont pas identifiés) parus naguère chez Picquier, découvertes dans lesquelles Pierre Kaser et Solange Cruveillé ont également trempé. Traduits (remarquablement, par Aloïs Tatu) et présentés avec délicatesse et drôlerie, ces deux textes ouvrent une porte singulière sur le fantastique chinois, ici très fortement teinté d’érotisme, voire de pornographie, mais également d’une moralité qui pourra, dans ce contexte, surprendre le lecteur français. Pourvu qu’il ait l’esprit souple, cependant, le dit lecteur appréciera les aventures de Mignard, jeune lettré d’une grande beauté enlevé par deux renardes transformées en jeunes femmes dans les Galantes chroniques (Solange Cruveillé donne du phénomène une lecture à la fois savante et délectable). Il s’amusera également des affaires de cœur de Mme Wang, l’héroïne du Moine Mèche-de-Lampe, chez laquelle s’introduit le minuscule tondu du titre, haut d’à peine trois pouces. Cette petite créature qui change de taille à volonté fera découvrir à Wang bien des plaisirs…

2 réponses à “L’empire, c’est leste

  1. Merci pour ces délicates appréciations que je transmettrai à l’esprit d’Aloïs Tatu — le brave homme n’est plus. Qui sait si cela ne va pas nous le ressusciter ?

  2. Oh, n’a-t-il pas transmis sa flamme et son talent à ceux qui le connaissaient bien ?

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